Foire aux questions

C’est une moto des années 90, elle est simple à réparer car elle utilise peu d’électronique. Ce modèle semblait le plus intéressant suite à mes recherches sur la fiabilité des moteurs et sur le rapport qualité / prix. Il y avait toutes la série des Ténéré et Super Ténéré de chez Yamaha et les Africa Twin (650 RD03, 750 RD04…). Je voulais rester dans une fourchette de prix correct sur LBC, autour de 1500 €. Le problème est que les Ténéré comme les Africa Twin sont des machines recherchées aujourd’hui suite à des Road Trip largement médiatisés sur Youtube. Alors je suis descendu dans la cylindrée du dessous et j’ai cherché une 600 Transalp.

La Transalp 600 a largement fait ses preuves. Une communauté de Transalpistes est organisée (https://www.transalpage.com/forum/), les pièces sont disponibles un peu partout. Après j’avoue que quand je suis monté sur la Transalp la première fois, je n’étais vraiment pas convaincu. D’abord parce que je roule en FZ6N avec 98 cv. Disons que diviser la puissance par deux, la Tansalp ne fait que 50 cv, est assez étrange. Et puis, quand je l’ai essayé, les freins ne fonctionnaient pas vraiment, le basculeur arrière était bloqué et donc l’amortisseur, lui même fatigué, rendait l’avant flou. Au niveau de l’échappement, ça pétaradait, la carburation était sale, le filtre à air était noir…

Et puis avec les premiers essais de Monika, après la métamorphose, j’ai vraiment apprécié, j’apprécie encore. J’ai redécouvert la protection d’une bulle, le couple du bicylindre et son frein moteur.

Faut se mettre en tête que la 600 Transalp, Monika, est l’équivalent de la 4L Renault dans le désert. Faut pas lui demander de rivaliser avec les machine du Dakar.

Je voulais aussi un modèle ancien. Avec l’électronique et les injecteurs des motos actuelles, je suis moins à l’aise. Je bricole dans mon garage mais de là à avoir les outils coûteux de restauration des machines actuelles… et puis je n’avais pas le temps d’apprendre sur les technologies d’aujourd’hui. Celles des années 90 me vont bien.

J’ai regardé les consommations de la Transalp 600. C’est environ 5.7 litres au 100 kilomètres. Par rapport à des modèles actuels de même cylindrée, ce n’est pas beaucoup plus. Mon empreinte carbone ne sera donc pas aggravée par mon choix de rouler en vieille moto. J’ai regardé les modèles récents, les consommations des nouvelles Africa Twin sont beaucoup plus élevées.

La moto électrique n’était pas une option, car elles sont trop chères et le rechargement aurait posé problème en plein milieu du désert… ou alors faudrait une grosse rallonge, des gros panneaux solaires, plus de temps. Pas vraiment une option.

D’abord, faut le bon état d’esprit. J’en ai vu des motards qui à la première crevaison voulaient rentrer à la maison. Je pense que tu dois accueillir la panne avec plaisir! C’est un peu une boutade, mais dans le fond ce n’est pas si faux. Je suis allé chez un pote durant les premiers essais de Monika. Il faisait froid, il pleuvait beaucoup, les bonnes conditions pour des essais. Tout s’est bien passé à l’aller, mais pour repartir, la panne. La moto démarre puis cale. Là, grand moment de solitude, il n’y avait plus de courant, tableau de bord désespérément éteint. Je suis passé du gars qui a refait une belle moto, au gars qui aurait peut-être mieux fait de faire autre chose. Ce n’est pas la première moto que je refais, alors j’avais prévu les outils. Après le démontage du carénage avant, j’avais une série d’hypothèses en tête, toutes sont tombées les unes après les autres sans résultat. Alors c’est le moment critique, ton esprit imagine une remorque, la machine dedans, la défaite. Tu reprends tes esprits, et tu commences à réfléchir. Je me suis baissé, j’ai appuyé sur le fil de masse, bingo, juste une petite vis desserrée peut vraiment bien t’embêter. Voilà la vraie sensation, tu as eu cette panne, plus malin, méthodique, prévoyant tu remontes tout avec un petit sourire, le plaisir d’être sorti du pétrin. Oh que c’est bon! Faut pas oublier cette sensation. A chaque panne correspond une gloire!

Après, je ne vois pas ce que j’ai laissé au hasard. Une année de travail en tête à tête avec la moto, ça crée des affinités. Pas un seul boulon n’y a réchappé. Le démontage a été complet, les points de contrôle ont été très très nombreux, les pièces changées aussi. Et puis les protections sont partout. Entre le sabot de 4mm, les crash bars, l’amélioration de la garde au sol, le forçage de ventilo, le redresseur Mosfet… le raisonnement semble bon.

Au pire, je serai parfaitement capable de réparer ma moto si une panne vient à surgir. Je me suis même entrainé l’été dernier sous le soleil à changer des pneus, faut prendre son temps, enlever les fringues de moto, mettre un short et faire au mieux, simple non?

La tente est une formidable invention. Faire du camping dans le désert, sous un ciel étoilé, le rêve non?

Ce sera le cas. J’ai pas mal de bagages sur la moto. Une tente, un lit de camp, un matelas, un sac de couchage 0°, de quoi faire à manger, il y a même une chaise pliante.

Il y a aussi la possibilité d’être accueilli chez des connaissances, ou de la famille, du Président de l’association AAVT, El Houssine Lasfar.

Après c’est une histoire de rencontres et de détours. La qualité de l’accueil des Marocains n’est plus à démontrer…

Du moment que la moto et le bonhomme sont en sécurité, tout va bien.

 

J’aurai pu, mais c’est quand même préférable de partir à deux. Donc deux motos pour un Road Trip!

C’est ce que je voulais au départ du projet. En fait, je n’y connais pas grand chose. Conduire sur la route ou conduire sur les pistes sont vraiment des exercices aux antipodes. Imagine que tu veuilles tourner à gauche avec ta moto sur route, instinctivement ton corps va se déporter vers la gauche afin d’accompagner la moto. Tu peux même aller jusqu’à chatouiller ton genou sur le bitume. En Off Road, c’est l’opposé, tu tournes à gauche, ton corps se déporte vers la droite ! Sur route, ton frein avant c’est ta puissance de freinage, un réflexe. En Off Road, le frein avant, sans ABS, bloque la roue et toi tu tombes… Tout ça je dois l’apprendre. Alors un co équipier expérimenté c’est le top. J’avais expliqué sur les réseaux les quelques contours du projet. Un jour, David, m’a proposé de m’accompagner.

David, c’est un motard du Pas-de-Calais. Il connait bien les pistes du Maroc, de l’Espagne, du Portugal et de bien d’autres pays beaucoup plus loin à l’Est. Il Roule en tronçonneuse… euh, non c’est une Husqvarna, ils font aussi des motos, une 701.

David a déjà eu des expériences de Road Trip à deux. Être sur la même longueur d’ondes, s’entraider tout en restant autonomes… Les discussions sont importantes.

Je vais documenter tout le long de mon voyage en photos et vidéos. Vous pourrez retrouver du contenu sur mes réseaux sociaux ainsi que sur ce site web. Polarsteps donnera pas mal de textes et de photos, Instagram, la chaine Youtube et Facebook seront des moyens de diffusion selon la qualité du WIFI et de la 4G.

Road Trip Moto Solidaire. J’ai cherché, vraiment… et puis je me suis dis qu’en France on adore les sigles, RATP, SNCF, URSAFF, ACPG-CATM-TOE-OPEX (c’est le plus long que je connais)…

La chance! Je cherchais un pays pas trop éloigné. Je me suis renseigné sur les pays d’Afrique du Nord, d’ouest en Est. En faisant quelques recherches je me suis rendu compte que la Normandie et le Maroc avait des projets en commun, je suis tombé sur l’association AATV. J’ai pris contact avec El Houssine qui s’occupe de l’association qui a vite été intéressé par mon projet et par une collaboration.

Une question supplémentaire ?

Retour en haut